Angélique BEUTLER / Alain SCHMIDT

Entrée libre

Les deux artistes illustrent dans leurs travaux la vitalité, l’actualité et la richese de la création abstraite contemporaine. Avec deux démarches très différentes l’une de l’autre, chacun élabore une écriture originale et très personnelle. Angélique Beutler nous propose, avec ses accumulations de bouts d’images, un regard sur les images, leur prolifération, leur ambivalence et leur marque dans le temps. Dans chacune de ses toiles, à la fois organiques et méticuleuses, Alain Schmidt nous fait revivre le mystère de la création de la vie sur terre.

● Angélique Beutler
Elle nous présente des toiles abstraites où dominent les grands formats. Les compositions résultent d’une accumulation de transferts d’images et de collages. Récupérées par petits bouts, elles prolifèrent tantôt jusqu’à recouvrir la totalité de la composition, après avoir envahi tout l’espace disponible. Tantôt, elles restent contenues dans une partie seulement de la surface, tout en menaçant d’envahir tout l’espace restant. Dans ce dernier cas, ce qui reste à occuper est tapissé de papier journal, comme pour marquer que l’ emplacement est bien vide.
Les transferts et les collages, tout en déployant leur profusion invasive, sont grattés, délavés, griffés, à motié effacés ou recouverts par d’autre transferts. Comme s’ils étaient rescapés d’un long trajet à travers l’usure du temps. Comme si le passage du temps affectait ces images pour n’en laisser subsister que des éclats. Et comme si toute cette bigarure n’était le résultat que de traces fortuites et d’empreintes fragiles, laissées là par des existences multiples irrémédiablement avalées par le temps.

● Alain Schmidt
Ses toiles abstraites de grand et moyen format sont réalisées à l’acrylique. La facture est attentive aux détails et aux nuances, presque jusqu’à l’obsession. Les formes affectionnent les courbes et les rondeurs. Elles émergent et se précisent au fur et à mesure des couches succesives de matières, de liants et de pigments. Le travail procède par alternance de voiles transparents et d’accents plus affirmés ou colorés.
Cette gestation progressive est en accord avec le résultat pictural : les premières couches figurent un terreau minéral qu’une mystérieuse cristalisation vient féconder d’un germe organique. Cette origine infinitésimale engendre peu à peu, d’abord de manière timide et à peine marquée, puis avec de plus en plus de confiance, de luxuriance et d’amplitude, un développement organique ou végétal dont les entrelacs viennent progressivement coloniser la toile. Un processus qui recrée à chaque fois, en somme, le mystère de la vie sur terre.

Tous les jours de 14h à 19h